Face à une crise sanitaire sans précédent à Mayotte en 2025, l’AME (Aide Médicale d’État) est présentée comme une solution potentielle. Cependant, cette proposition suscite de vives controverses. Entre les défenseurs de cette aide, qui y voient un moyen indispensable pour faire face à la situation, et ses détracteurs, qui pointent du doigt les risques d’abus et les coûts engendrés, le débat fait rage.
Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de cette problématique complexe et tenter de comprendre pourquoi l’AME à Mayotte en 2025 est au cœur des discussions.
Proposition de loi pour l’extension de l’AME à Mayotte
Le 15 mai 2025, l’Assemblée nationale se penchera sur une proposition de loi visant à intégrer Mayotte, actuellement le seul département français non inclus, dans le dispositif de l’Aide médicale d’État (AME) destiné aux étrangers en situation irrégulière. Cette initiative est portée par la députée Estelle Youssouffa du groupe LIOT et a pour objectif de répondre aux défis sanitaires de l’île.
Les étrangers sans papiers se tournent majoritairement vers le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), notamment ses services d’urgence, plutôt que vers la médecine de ville où ils seraient confrontés à des frais à avancer.
Implications financières et démographiques de l’extension de l’AME à Mayotte
L’instauration de l’AME à Mayotte entraînerait un transfert d’environ 200 millions d’euros d’un budget existant vers un autre, ce qui représenterait une augmentation de 20% du budget national alloué à l’AME. De plus, cela rendrait visible 150 000 bénéficiaires clandestins supplémentaires.
La situation démographique de l’île est complexe : un tiers de la population réelle vit en situation irrégulière et environ la moitié des dépenses hospitalières sont consacrées à des patients étrangers. Cette réalité budgétaire et sanitaire a jusqu’à présent empêché l’application de l’AME à Mayotte.
Les propositions de Mansour Kamardine pour une réforme globale de l’AME
Mansour Kamardine soutient l’extension de l’AME à Mayotte, mais appelle également à une réforme nationale. Il propose de transformer l’AME en Aide Médicale d’Urgence (AMU), limitant les soins aux cas urgents et essentiels. Il demande aussi l’application de la tarification à l’acte au Centre Hospitalier de Mayotte et sa transformation en Centre Hospitalier Régional Universitaire.
Kamardine est conscient de l’impact migratoire potentiel de l’extension de l’AME à Mayotte. Pour y faire face, il propose des mesures pour répondre à l’urgence sanitaire tout en luttant contre l’immigration clandestine, notamment par le contrôle des frontières et la lutte contre les réseaux criminels transnationaux.





