La justice des mineurs est un sujet complexe et souvent source de débats passionnés. Parmi les nombreuses questions qu’elle soulève, celle de l’incarcération des mineurs est particulièrement épineuse. En France, une loi interdit cette pratique, mais elle reste méconnue du grand public.
Pourquoi cette interdiction ? Quels sont les fondements juridiques et les principes qui la sous-tendent ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article, en décryptant cette législation singulière. Un voyage au cœur du droit des mineurs, pour mieux comprendre comment notre société choisit de traiter ses jeunes délinquants.
Justice des mineurs : une réalité complexe et débattue
La justice des mineurs, sujet brûlant de l’actualité politique et médiatique, reste souvent mal interprétée par le grand public. Les récents questionnements de certains députés de la majorité présidentielle sur le code de justice pénale des mineurs (CJPM), qu’ils ont pourtant contribué à élaborer, soulignent cette incompréhension.
De plus, la réforme du CJPM adoptée par l’Assemblée nationale a suscité de nombreuses critiques, notamment pour son manque d’analyse des causes profondes des dysfonctionnements actuels. La justice pénale des mineurs est régulièrement au cœur des débats, tant pour sa volonté affichée de privilégier l’éducatif sur le répressif que pour les accusations portées contre le CJPM.
Le processus judiciaire pour les mineurs : mesures de sûreté et détention provisoire
La justice pénale des mineurs est un sujet complexe, souvent mal compris. Les mesures de sûreté, qui visent à contrôler les délinquants en attente de jugement, sont généralement absentes dans le cas des mineurs. En effet, la priorité est donnée aux mesures éducatives judiciaires provisoires.
Cependant, la détention provisoire d’un mineur peut être envisagée dans deux situations spécifiques : lors d’une audience unique pour les délits, ou lors d’une information judiciaire pour les crimes. Après la déclaration de culpabilité, le mineur est soit orienté vers le juge des enfants, soit vers le tribunal pour enfants, une décision prise par le juge des enfants lui-même.
Propositions pour une réforme efficace de la justice des mineurs
Face à ces constats, plusieurs propositions émergent pour améliorer le système de justice des mineurs. Il serait pertinent de rendre obligatoire le placement sous contrôle judiciaire si le mineur a déjà été condamné ou est sous mesure éducative judiciaire provisoire. L’extension de la possibilité de détention provisoire aux mineurs de moins de 16 ans et à toutes les atteintes aux personnes pourrait également être envisagée.
De plus, l’allongement des délais de la détention provisoire criminelle à 2 ans pour les mineurs de moins de 16 ans semble nécessaire. Enfin, il serait judicieux de permettre au parquet de saisir directement le juge des libertés et de la détention pour faire révoquer le contrôle judiciaire d’un mineur, sans passer par le juge des enfants, et de permettre la révocation du contrôle judiciaire dès qu’il y a une violation.





